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Nul doute que la majorité d'entre vous connaît
déjà en détail la façon dont laquelle cette rencontre s'est achevée, et il serait douloureux
de se remémorer une seconde de plus cette triste soirée. Pourtant, impossible de passer
outre. Tentons d'analyser...
Quel optimisme affiché dans les propos alsaciens pendant la mini-trève! Tout faisait en effet
croire que les soucis appartenaient désormais au passé et que le meilleur restait à venir.
Mais les paroles ne suffisent pas. Et c'est malheureusement sur le terrain que se remportent
les points et les matchs. Quelle curieuse équipe de Nantes tout de même, tellement prenable
à domicile (0-5 face à Bordeaux il y a quelques semaines) et tellement intraitable à
l'extérieur (une seule défaite à Paris). A la Meinau, la force du FCNA à l'extérieur s'est à nouveau
exprimée ce soir. Mais faut-il parler de force? Car étrangement, si les Nantais ont passé
cinq buts aux Alsaciens, ils n'ont pas semblé hors de portée. D'ailleurs, que ce
serait-il passé si Mario Haas, sur la première occasion de la rencontre, avait donné
l'avantage au Racing? Dieu seul le sait mais on peut supposer que le match aurait alors pris
une toute autre tournure. Car il faut bien l'avouer, les Strasbourgeois n'ont pas eu de
chance. Tant sur le deuxième but encaissé (tir dévié par Bertin), que sur les occasions
incroyables manquées par ses attaquants, le Racing a pêché par maladresse et malchance.
Reste que les cinq buts nantais, n'ont pas été inscrit par chance, eux! Si l'on avait pu
voir contre Sedan ou Saint-Etienne une volonté et une abnégation à toute épreuve (d'ailleurs
à l'origine de ces mêmes victoires), ce soir il en fut tout autrement, comme si les paroles
d'avant-match auraient du suffire à donner la victoire aux coéquipiers de Teddy Bertin. De
la suffisance donc et une invraisemblable passivité en défense, où seul Habib Beye tentait
de tenir la baraque. Au milieu, une évidente volonté de bien faire de la part d'un Corentin
Martins indispensable, véritable distillateur de bons ballons, malheureusement mal exploités
par des attaquants brouillons et peu résolus. Seul Danijel Ljuboja (rentré à la mi-temps)
parvenait à amener la petite étincelle qui aurait pu remettre le feu aux poudres mais à
nouveau la fatalité venait se mettre en travers... Sur le reste, pas grand'chose à dire :
si Thierry Debes a fait une de ses plus mauvaises prestations (que la Meinau n'a pas manqué
de lui reprocher), il n'y a finalement pas grand'chose à commenter à part une absence générale
de percussion, de vivacité et de détermination. Duels tous perdus, incapacité à porter le
danger sur le but adverse et surtout absence flagrante de fond de jeu, voilà les ingrédients
de la défaite.
Une absence de fond de jeu que l'on ne saurait à nouveau pardonner à Claude
Le Roy, de plus en plus chahuté dans son rôle d'entraîneur, après l'avoir été dans son rôle
de manager. Quelque chose ne passe plus : où est l'équipe qui a terminé deuxième des matchs
retour la saison dernière? Prenons l'exemple du fameux Monaco-Strasbourg (Coupe de la Ligue)
du 29 janvier dernier gagné brillamment par les coéquipiers de Teddy Bertin (2-3) : sur
les joueurs titulaires d'alors, six l'ont été samedi soir (et neuf sont encore au club) avec
le résultat que l'on sait. Certes une méforme peut arriver à tout le monde mais de telles
absences dans le jeu ne peuvent plus plaider pour une méforme : le système de jeu, dans son
intégralité, est à revoir! Car même quand le Racing gagne, le Racing se fait peur. Il suffit
pour cela de voir que les trois seules victoires alsaciennes ont été acquises avec la
différence de buts minimale, et dans des circonstances qui ne pouvaient accepter d'autre
résultat. Là, le Racing s'en est sorti avec les tripes et grâce à une certaine cohésion.
Mais on l'a vu, cette cohésion et cette envie, l'équipe ne l'aura pas toujours et il faudra
alors faire avec les qualités et défauts de chacun pour encore espérer de meilleurs jours,
espérer que cela reviendra. Puisque de toute façon on n'ose imaginer que la seconde partie
de championnat dernière ait finalement été la vraie "erreur" : on ne peut pas terminer second
des matchs retour par chance, du moins, nous l'espérons tous. Le potentiel est ici, les
joueurs, les dirigeants (ou du moins le staff technique) ont tous, à un moment ou un autre,
montré des qualités qui forcent le respect. Certes dans ce championnat, tout semble
s'être modifié depuis le début de saison : les équipes faciles n'existent plus, les scores
s'allongent, les logiques ne sont plus respectées! Dans cette tourmente, une seule équipe
ne surprend plus : le Racing; et les supporters sont las de se voir la risée de tout un
pays. Ce qu'ils veulent, c'est de la fierté et qu'importe le résultat si les joueurs ont
tout donné. Les joueurs ont été choisis par un entraîneur, recrutés par un manager. Aussi
mauvais soient-ils, il convient de ne pas leur jeter la pierre puisqu'ils n'ont après tout
demandé qu'une seule chose : exercer leur métier. Et si ceux qui les utilisent, aussi
compétents soient-ils, ne peuvent plus se rendre garrant des attentes de toute une région,
qu'ils laissent leur place et le Racing ne pourra que s'en porter mieux!
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